Après 7 années de combat, nous, les parents
de François venons d’obtenir un arrêt de la
chambre des Mises en accusation de LIEGE qui, enfin, ose qualifier
de « manque de professionnalisme » et de «faute»
l’abstention volontaire de l’orthopédiste A
de se rendre au chevet de François qui avait eu les deux
jambes écrasées par un camion de 12 tonnes. Il l’avait,
par ailleurs, en accord avec l’urgentiste B fait monter
dans son service d’orthopédie, sans l’avoir
vu et avec pour seule instruction, pour toute la nuit, de mesurer
toutes les deux heures la circonférence de sa cuisse droite.
Rappelons que François fera un arrêt cardiaque 10
heures après son accident (vers minuit), des suites d’un
crush syndrome non diagnostiqué et non traité.
L’arrêt de la Chambre des Mises en accusations ferme
cependant rapidement la porte en réfutant de façon
très ambigüe un lien de causalité entre la
faute de l’orthopédiste A et le décès
de François.
Pourtant, le Professeur Philippe BOXHO, conseiller technique des
parents de François, en son rapport du 5 /11/2011 ne laissait
aucun doute « « Il est clair que, le crush-syndrome
se développant, des modifications biologiques seraient
apparues au cours du temps qui auraient, corrélées
à l’examen clinique qu’elles auraient provoqué,
mené au diagnostic et permis d’éviter l’issue
fatale.
C’est ce défaut de précaution qui leur est
reproché et qui est la cause du décès de
François GOFFIN ».
Et si le lien causal entre les manquements et le décès
ne devait pas être suffisamment certain à l’estime
de la Chambre des mises en accusations, pourquoi n’a-t-elle
pas requalifié la prévention comme elle en a le
pouvoir et le devoir pour renvoyer l’orthopédiste
A devant le Tribunal correctionnel du chef de coups et blessures
involontaires (perte d'une chance de survie, accroissement du
risque de décès, aggravation de l'état de
santé)? Ou également envisager les éléments
constitutifs de la prévention de non-assistance à
personne en danger qui était libellée dans le réquisitoire
du parquet ?
Les autres inculpés sont blanchis : aucun des manquements
accablants relevés par les experts pendant 5 ans n’est
encore à l’ordre du jour. Même celui de n'avoir
pas dirigé François vers les soins intensifs, comme
les experts judiciaires le maintenaient et comme l’orthopédiste
A l’avait reconnu lors d’une de ses auditions, est
balayé.
Encore beaucoup de questions qui ne trouvent pas réponse…
pas de réponse en tous cas dans les éléments
objectifs du dossier.
La motivation de cet arrêt est inacceptable pour nous, les
parents de François, et nous avons donc introduit un recours
en cassation.
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Lors de la dernière audience, l’avocat de l’orthopédiste
A. avait opté pour la technique peu reluisante de tenter
de jeter le discrédit sur les parents de François
pour éviter de parler des fautes de son client.. raillant
au passage les comités de soutien, les marches blanches,
montant au créneau contre la médiatisation, clamant
sa peine pour le juge d’instruction… une technique
qui n’aura que peu porté ses fruits puisque son client
est le seul des 4 inculpés à recevoir un blâme
cinglant de la Cour.
A suivre donc !
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