Suite au décès de François, le Parquet de
NAMUR a transmis un dossier contre X, pour homicide, à
un juge d’instruction. Les parents et les frères
de François se sont constitués partie civile contre
l’urgentiste, l’orthopédiste et la clinique
namuroise où François avait été conduit
après son accident.
L’instruction est en cours. Un collège de trois experts
a été désigné et l’instruction
est actuellement en cours. Le rapport préliminaire d'expertise
a été déposé en janvier 2009 et ils
a été notifié aux parties. Ce rapport conforte
la famille de François dans sa détermination de
poursuivre l'action en responsabilité contre les docteurs
A et B, ainsi que contre la clinique.
Les parents de François ont appris, après le drame,
qu’un des deux médecins contre lesquels ils se sont
constitués partie civile, avait ainsi déjà
obtenu, il y a dix ans, la suspension du prononcé en chambre
du conseil pour des manquements professionnels graves, et cela
dans le cadre d’une procédure pénale. Bien
que la maman de François soit avocate au barreau de NAMUR,
ville où ce médecin a été jugé,
le huis-clos ne lui a pas permis d’être informée,
au moment de ces faits, de la procédure et d’être
consciente des risques encourus avec ce praticien.
Si l'on se réfère à d'autres cas similaires
survenus en Belgique à même époque, on peut
faire les constats suivants. En date du 2 avril 2008, le Tribunal
correctionnel de BRUXELLES a prononcé une condamnation
d’un an de prison avec un sursis de 3 ans à l’encontre
d’un médecin généraliste de KRAAINEM
(périphérie de BRUXELLES) pour homicide involontaire,
suite au décès d’une jeune femme de 22 ans,
Mélanie CAILLIAU. Le jugement insiste sur la gravité
exceptionnelle de la faute commise.
Ce jugement prononcé près de 4 ans après
le décès de la jeune fille, fait également
suite à une ordonnance de suspension du prononcé
en chambre du conseil, réformée par la Chambre des
mises en accusation qui a renvoyé l’inculpé
devant le Tribunal correctionnel.
Cette longue procédure judiciaire met en évidence
le combat difficile que les familles endeuillées par des
fautes, mêmes caractérisées, de médecins
doivent à ce jour mener pour obtenir que la justice soit
rendue.
En date du 14 avril 2008, le Tribunal correctionnel de NAMUR
prononçait une condamnation d’un an de prison avec
un sursis de 5 ans à l’encontre d’une pédiatre,
responsable du décès d’un jeune garçon
de 12 ans. L’hôpital où le jeune garçon
avait été transporté en urgence, le CHR d'
AUVELAIS, est également condamné. Le jugement insiste
sur la désinvolture et la négligence de la pédiâtre.
D’aucuns s’émeuvent de la sévérité
nouvelle des tribunaux à l’égard de médecins
coupables de négligences graves alors que leur tâche
(normale) est de soigner et qu’ils devraient, juste pour
cette raison, continuer à bénéficier d’un
traitement de faveur.
Les privilèges accordés aux médecins, même
en cas de manquements graves, à savoir une procédure
disciplinaire secrète et le huis-clos de la procédure
pénale sont d’un autre âge. En effet, il faut
malheureusement constater que ces privilèges, contraires
à la convention européenne des droits de l’homme
qui garantit à tout justiciable le droit à une procédure
juste, équitable et publique, ont déjà conduit
à de graves dérives !
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